Le marché résidentiel québécois affiche sa résilience. Le resserrement des règles hypothécaires et la hausse des taux d’intérêt stimulent toutefois un réajustement de la demande favorisant la propriété locative.
L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) annonçait la semaine dernière que les ventes d’habitations ont chuté de 16,9 % en février sur un an, accompagnées d’un recul de 5 % du prix de vente moyen national. Sur une base mensuelle, les ventes de logements se sont repliées de 6,5 % entre les mois de janvier et de février. Il s’agissait d’un deuxième déclin mensuel consécutif et l’atteinte d’un niveau d’activité le plus faible en cinq ans. Les ventes résidentielles effectuées sur le système interagences (MLS) avaient déjà chuté de 14,5 % de décembre à janvier.
Le marché québécois n’a pas échappé au mouvement, mais le recul a été beaucoup moins ressenti. « En dépit des reculs mensuels de 4,6 % en janvier et de 2,7 % en février, le nombre de propriétés vendues par l’entremise d’un courtier immobilier a connu le meilleur mois de janvier en dix ans au Québec », résume Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins.
Certes, le poids de Montréal joue. La grande région montréalaise a réglé son problème de surplus de copropriétés et se retrouve en situation de demande excédentaire dans le segment des maisons unifamiliales. N’empêche, ailleurs au Québec, l’économiste qualifie de « léger » le surplus observé dans plusieurs marchés.
Cette lecture était attendue parce qu’elle traduit l’application des nouvelles règles hypothécaires. Ainsi, depuis janvier, même pour une mise de fonds d’au moins 20 % permettant de se soustraire à l’assurance hypothèque, les acheteurs potentiels doivent démontrer qu’ils peuvent acquitter leur hypothèque au taux admissible le plus élevé entre le taux hypothécaire contractuel majoré de deux points de pourcentage et le taux de référence de cinq ans fixé par la Banque du Canada.