Étirer votre prêt sur 30 ans peut vous aider à devenir propriétaire — ou à acheter une maison plus chère. Mais attention, cette stratégie a un coût.Publié dans : Bien dépenser Habitation

Karl Rettino-Parazelli

13 décembre 2024

Vous songez à profiter des nouvelles règles qui permettent à davantage d’emprunteurs d’amortir leur prêt hypothécaire sur 30 ans ? Assurez-vous de peser le pour et le contre.

À partir du 15 décembre 2024, toutes les personnes qui achètent une première propriété ainsi que celles qui acquièrent une résidence nouvellement construite (qu’il s’agisse ou non de leur premier achat) peuvent étirer leur hypothèque sur 30 ans plutôt que 25, a annoncé le gouvernement fédéral. 

Une nouvelle possibilité alléchante qui, pour certains, peut faire pencher la balance entre devenir propriétaire ou rester locataire. Elle comporte à la fois des avantages et des inconvénients.

Les avantages

En étalant un prêt hypothécaire sur 30 ans plutôt que 25, vos mensualités sont moins élevées. Par exemple, si vous avez un prêt de 400 000 $ à 5 % d’intérêts amorti sur 25 ans, votre hypothèque vous coûtera un peu plus de 2 326 $ par mois. Si vous étalez ce même prêt de 400 000 $ sur 30 ans, vous paierez plutôt 2 135 $, soit 191 $ de moins par mois.

Cet argent de plus dans vos poches peut vous donner plus de marge pour vous adapter à vos nouvelles obligations de propriétaire (payer les assurances, les taxes, l’entretien de la maison, etc.), fait remarquer Jean-Philippe Fortin, courtier hypothécaire au sein du Groupe gestion hypothécaire, qui porte aussi le titre de planificateur financier.

Autre avantage à considérer : la capacité d’emprunt. « Le fait d’amortir le prêt sur 30 ans réduit les versements mensuels, ce qui fait diminuer les ratios d’endettement », explique Jean-Philippe Fortin. On pourrait par exemple vous refuser un prêt de 400 000 $ amorti sur 25 ans parce que votre ratio d’endettement est trop élevé, mais vous accorder ce même prêt si vous l’étalez sur 30 ans. C’est donc ce qui pourrait vous permettre d’accéder à la propriété. Ou encore vous donner « la marge de manœuvre pour acheter une propriété à un prix plus élevé », dit Jean-Philippe Fortin.

Pour savoir à quoi ressembleraient vos paiements mensuels avec une hypothèque étalée sur 25 ou 30 ans, vous pouvez utiliser notre calculatrice hypothécaire.

Les inconvénients

L’amortissement sur 30 ans peut paraître avantageux aux yeux d’un premier acheteur. « Il peut se dire : je vais payer un peu moins maintenant et on verra plus tard. Mais il faut évaluer tout de suite ce qui arrivera plus tard », souligne Jérémie Lemieux, planificateur financier et conseiller en sécurité financière inscrit auprès de Gestion de patrimoine Lemieux inc., représentant en épargne collective inscrit auprès de MICA Capital inc.

Vous songez à profiter des nouvelles règles qui permettent à davantage d’emprunteurs d’amortir leur prêt hypothécaire sur 30 ans ? Assurez-vous de peser le pour et le contre.

À partir du 15 décembre 2024, toutes les personnes qui achètent une première propriété ainsi que celles qui acquièrent une résidence nouvellement construite (qu’il s’agisse ou non de leur premier achat) peuvent étirer leur hypothèque sur 30 ans plutôt que 25, a annoncé le gouvernement fédéral. 

Une nouvelle possibilité alléchante qui, pour certains, peut faire pencher la balance entre devenir propriétaire ou rester locataire. Elle comporte à la fois des avantages et des inconvénients.

Les avantages

En étalant un prêt hypothécaire sur 30 ans plutôt que 25, vos mensualités sont moins élevées. Par exemple, si vous avez un prêt de 400 000 $ à 5 % d’intérêts amorti sur 25 ans, votre hypothèque vous coûtera un peu plus de 2 326 $ par mois. Si vous étalez ce même prêt de 400 000 $ sur 30 ans, vous paierez plutôt 2 135 $, soit 191 $ de moins par mois.

Cet argent de plus dans vos poches peut vous donner plus de marge pour vous adapter à vos nouvelles obligations de propriétaire (payer les assurances, les taxes, l’entretien de la maison, etc.), fait remarquer Jean-Philippe Fortin, courtier hypothécaire au sein du Groupe gestion hypothécaire, qui porte aussi le titre de planificateur financier.À lire aussiAssurance habitation : les informations à connaître avant de magasiner

Autre avantage à considérer : la capacité d’emprunt. « Le fait d’amortir le prêt sur 30 ans réduit les versements mensuels, ce qui fait diminuer les ratios d’endettement », explique Jean-Philippe Fortin. On pourrait par exemple vous refuser un prêt de 400 000 $ amorti sur 25 ans parce que votre ratio d’endettement est trop élevé, mais vous accorder ce même prêt si vous l’étalez sur 30 ans. C’est donc ce qui pourrait vous permettre d’accéder à la propriété. Ou encore vous donner « la marge de manœuvre pour acheter une propriété à un prix plus élevé », dit Jean-Philippe Fortin.

Pour savoir à quoi ressembleraient vos paiements mensuels avec une hypothèque étalée sur 25 ou 30 ans, vous pouvez utiliser notre calculatrice hypothécaire.

Les inconvénients

L’amortissement sur 30 ans peut paraître avantageux aux yeux d’un premier acheteur. « Il peut se dire : je vais payer un peu moins maintenant et on verra plus tard. Mais il faut évaluer tout de suite ce qui arrivera plus tard », souligne Jérémie Lemieux, planificateur financier et conseiller en sécurité financière inscrit auprès de Gestion de patrimoine Lemieux inc., représentant en épargne collective inscrit auprès de MICA Capital inc.

Parce que si les mensualités d’un prêt sur 30 ans sont réduites par rapport au même emprunt étalé sur 25 ans, cette hypothèque va coûter plus cher en intérêts si vous prenez bel et bien 30 ans pour la rembourser. Pour reprendre l’exemple du prêt de 400 000 $ à un taux d’intérêt de 5 %, il vous en coûterait 70 588 $ de plus en intérêts si vous décidiez de l’amortir sur 30 ans plutôt que 25.

Ce calcul est imparfait parce que le taux d’intérêt d’un prêt change à chaque terme (de deux, trois ou cinq ans, par exemple), mais le principe de base demeure : une plus longue période d’amortissement veut dire plus d’intérêts à payer.

Cela dit, vous pourriez signer une hypothèque sur 30 ans et effectuer des paiements anticipés si votre situation financière s’améliore en cours de route — généralement entre 10 % et 20 % du solde initial de l’emprunt, au maximum, peut être versé chaque année, selon les prêteurs. Vous rembourseriez ainsi votre prêt plus rapidement, réduiriez votre période d’amortissement et, par conséquent, les intérêts à payer. Vous avez aussi l’option de réduire votre période d’amortissement lors du renouvellement de votre prêt hypothécaire.

Si vous devez assurer un prêt sur 30 ans auprès de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), parce que votre mise de fonds est inférieure à 20 % du prix d’achat, le taux de votre prime sera par ailleurs 0,2 point de pourcentage plus élevé qu’avec un amortissement sur 25 ans, signale le courtier hypothécaire Jean-Philippe Fortin.

Par exemple, selon ce calculateur de la SCHL, l’assurance prêt hypothécaire d’une maison de 500 000 $ pour laquelle vous auriez mis 5 % de mise de fonds vous coûterait 19 000 $ avec un prêt de 25 ans et 950 $ de plus avec un emprunt sur 30 ans (plus la taxe de vente du Québec dans les deux cas).

Il se peut aussi que le taux d’intérêt de votre prêt étendu soit un peu plus élevé. « Certains prêteurs vont majorer le taux de 0,1 point de pourcentage pour les prêts sur 30 ans, d’autres non, constate Jean-Philippe Fortin. Ça reste à la discrétion de chaque prêteur. »

Des questions à se poser

Lorsqu’il est question de la période d’amortissement, le côté vers lequel penchera la balance dépend de votre situation personnelle.

Vous devez d’abord vous demander quelles sont vos priorités. Souhaitez-vous acquérir une propriété en payant le moins d’intérêts possible, quitte à habiter dans plus petit, ou acceptez-vous d’en verser plus pour obtenir les clés d’une maison qui vous plaît davantage ?

Vous songez à profiter des nouvelles règles qui permettent à davantage d’emprunteurs d’amortir leur prêt hypothécaire sur 30 ans ? Assurez-vous de peser le pour et le contre.

À partir du 15 décembre 2024, toutes les personnes qui achètent une première propriété ainsi que celles qui acquièrent une résidence nouvellement construite (qu’il s’agisse ou non de leur premier achat) peuvent étirer leur hypothèque sur 30 ans plutôt que 25, a annoncé le gouvernement fédéral. 

Une nouvelle possibilité alléchante qui, pour certains, peut faire pencher la balance entre devenir propriétaire ou rester locataire. Elle comporte à la fois des avantages et des inconvénients.

Les avantages

En étalant un prêt hypothécaire sur 30 ans plutôt que 25, vos mensualités sont moins élevées. Par exemple, si vous avez un prêt de 400 000 $ à 5 % d’intérêts amorti sur 25 ans, votre hypothèque vous coûtera un peu plus de 2 326 $ par mois. Si vous étalez ce même prêt de 400 000 $ sur 30 ans, vous paierez plutôt 2 135 $, soit 191 $ de moins par mois.

Cet argent de plus dans vos poches peut vous donner plus de marge pour vous adapter à vos nouvelles obligations de propriétaire (payer les assurances, les taxes, l’entretien de la maison, etc.), fait remarquer Jean-Philippe Fortin, courtier hypothécaire au sein du Groupe gestion hypothécaire, qui porte aussi le titre de planificateur financier.À lire aussiAssurance habitation : les informations à connaître avant de magasiner

Autre avantage à considérer : la capacité d’emprunt. « Le fait d’amortir le prêt sur 30 ans réduit les versements mensuels, ce qui fait diminuer les ratios d’endettement », explique Jean-Philippe Fortin. On pourrait par exemple vous refuser un prêt de 400 000 $ amorti sur 25 ans parce que votre ratio d’endettement est trop élevé, mais vous accorder ce même prêt si vous l’étalez sur 30 ans. C’est donc ce qui pourrait vous permettre d’accéder à la propriété. Ou encore vous donner « la marge de manœuvre pour acheter une propriété à un prix plus élevé », dit Jean-Philippe Fortin.

Pour savoir à quoi ressembleraient vos paiements mensuels avec une hypothèque étalée sur 25 ou 30 ans, vous pouvez utiliser notre calculatrice hypothécaire.

Les inconvénients

L’amortissement sur 30 ans peut paraître avantageux aux yeux d’un premier acheteur. « Il peut se dire : je vais payer un peu moins maintenant et on verra plus tard. Mais il faut évaluer tout de suite ce qui arrivera plus tard », souligne Jérémie Lemieux, planificateur financier et conseiller en sécurité financière inscrit auprès de Gestion de patrimoine Lemieux inc., représentant en épargne collective inscrit auprès de MICA Capital inc.

Parce que si les mensualités d’un prêt sur 30 ans sont réduites par rapport au même emprunt étalé sur 25 ans, cette hypothèque va coûter plus cher en intérêts si vous prenez bel et bien 30 ans pour la rembourser. Pour reprendre l’exemple du prêt de 400 000 $ à un taux d’intérêt de 5 %, il vous en coûterait 70 588 $ de plus en intérêts si vous décidiez de l’amortir sur 30 ans plutôt que 25.

Ce calcul est imparfait parce que le taux d’intérêt d’un prêt change à chaque terme (de deux, trois ou cinq ans, par exemple), mais le principe de base demeure : une plus longue période d’amortissement veut dire plus d’intérêts à payer.

Cela dit, vous pourriez signer une hypothèque sur 30 ans et effectuer des paiements anticipés si votre situation financière s’améliore en cours de route — généralement entre 10 % et 20 % du solde initial de l’emprunt, au maximum, peut être versé chaque année, selon les prêteurs. Vous rembourseriez ainsi votre prêt plus rapidement, réduiriez votre période d’amortissement et, par conséquent, les intérêts à payer. Vous avez aussi l’option de réduire votre période d’amortissement lors du renouvellement de votre prêt hypothécaire.À lire aussiRembourser votre hypothèque plus rapidement : une bonne idée ?

Si vous devez assurer un prêt sur 30 ans auprès de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), parce que votre mise de fonds est inférieure à 20 % du prix d’achat, le taux de votre prime sera par ailleurs 0,2 point de pourcentage plus élevé qu’avec un amortissement sur 25 ans, signale le courtier hypothécaire Jean-Philippe Fortin.

Par exemple, selon ce calculateur de la SCHL, l’assurance prêt hypothécaire d’une maison de 500 000 $ pour laquelle vous auriez mis 5 % de mise de fonds vous coûterait 19 000 $ avec un prêt de 25 ans et 950 $ de plus avec un emprunt sur 30 ans (plus la taxe de vente du Québec dans les deux cas).

Il se peut aussi que le taux d’intérêt de votre prêt étendu soit un peu plus élevé. « Certains prêteurs vont majorer le taux de 0,1 point de pourcentage pour les prêts sur 30 ans, d’autres non, constate Jean-Philippe Fortin. Ça reste à la discrétion de chaque prêteur. »

Des questions à se poser

Lorsqu’il est question de la période d’amortissement, le côté vers lequel penchera la balance dépend de votre situation personnelle.

Vous devez d’abord vous demander quelles sont vos priorités. Souhaitez-vous acquérir une propriété en payant le moins d’intérêts possible, quitte à habiter dans plus petit, ou acceptez-vous d’en verser plus pour obtenir les clés d’une maison qui vous plaît davantage ?

Vous pouvez aussi prendre votre décision en tenant compte de vos placements. Vous pourriez signer un prêt sur 30 ans, payer des mensualités moins élevées et investir l’argent excédentaire. Si vos placements finissent par rapporter davantage que les intérêts à payer sur votre hypothèque, vous serez gagnant.

« Si je suis un investisseur avec un profil croissance et que j’ai bon espoir d’enregistrer un rendement qui sera supérieur aux intérêts payables sur mon prêt hypothécaire, oui, la décision se défend. Mais si j’ai un profil plus prudent, rembourser l’hypothèque plus rapidement est plus logique », estime le planificateur financier Jérémie Lemieux.

On connaît le taux d’intérêt de notre hypothèque, mais on ne peut pas prédire avec certitude le rendement de nos placements, précise-t-il. Tenter de réaliser des gains supérieurs aux intérêts hypothécaires est donc un risque à prendre.

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