Julien McEvoy , Francis Halin et Gabriel CôtéSamedi, 26 octobre 2024 00:00Samedi, 26 octobre 2024 10:35 Le rêve ne tient qu’à un fil s’il n’est pas déjà mort chez une majorité de jeunes Québécois, pour qui devenir propriétaire relève de l’exploit. Peut-on parler d’une génération sacrifiée et doit-on changer les règles pour les aider? «Les boomers et les X
Ces citoyens, regroupés dans le mouvement Pas de tours dans ma cour (PDTDMC), dénoncent le fait que la Ville de Laval ait donné son feu vert au projet Les Condominiums L’Envol qui comprendra 126 unités dans une tour de 19 étages.
Le regroupement lavallois s’est mobilisé il y a deux ans afin de convaincre les autorités municipales de suspendre trois projets de construction de tours (Le Commodore, 222 Lévesque et L’Envol) sur les berges de la rivière des Prairies ainsi que dans le quartier Pont-Viau et de décréter un moratoire sur ce type de bâtiment.
Le collectif estime que ces projets sont «démesurés» pour le quartier ne respectant pas l’harmonie des hauteurs de construction et qu’ils ont été adoptés à l’encontre des objectifs et des critères d’évaluation édictés dans le Plan particulier d’urbanisme (P.P.U.) de la Ville, notamment.
En ce qui concerne le développement immobilier Le Commodore, il devait inclure 328 logements répartis dans deux tours de 30 et 28 étages. Cependant, les promoteurs Aldo Construction et Construction Lafleur ont retiré leurs billes dans cette aventure après que l’administration du maire Marc Demers ait bloqué le processus d’octroi du permis en raison de faits graves allégués par une enquête administrative. Depuis, les deux constructeurs ont intenté une poursuite de 64 M $ à l’endroit de la Ville de Laval. La cause se trouve toujours devant les tribunaux.
Le gestionnaire derrière l’ébauche du 222 Lévesque a, lui, changé ses plans, après avoir constaté la grogne citoyenne. Il a réduit son bâtiment le faisant passer de neuf à quatre étages.
Quant à L’Envol, le canevas d’origine a été accepté puisque le Service de l’urbanisme a donné les autorisations nécessaires à la construction le 23 juillet dernier.
Mains liées
Le maire lavallois a reconnu que son administration était impuissante dans ce dernier dossier. «Le permis a été demandé en septembre 2010, nous devons leur accorder parce que la demande est conforme à la règlementation de l’époque. Nous ne pouvons aller à l’encontre de la loi», a-t-il, entre autres, répondu à une citoyenne membre de PDTDMC qui réclamait une intervention de la Ville dans le développement immobilier L’Envol lors de la séance du conseil municipal du mardi 4 août.
Le conseiller du district, Stéphane Boyer, qui a appris de la bouche d’un citoyen l’émission du permis, éprouve un certain malaise par rapport à ce dossier.
«J’ai toujours trouvé aberrant qu’il n’y ait pas de limite de hauteur à Laval alors qu’il s’agit d’un principe de base en urbanisme. C’est sûr que d’un point de vue personnel je trouve ça dommage, mais je comprends que la Ville doit composer avec des contraintes opérationnelles et vivre avec les règlements du passé», nous a-t-il dit précisant, qu’à son avis, la hauteur du projet L’Envol «n’était pas idéal».
L’élu rappelle que ses confrères et lui-même planchent sur un nouveau schéma d’aménagement qui viendra encadrer le développement résidentiel et commercial de l’île Jésus. Il souligne, toutefois, qu’il s’agit d’un travail de longue haleine qui ne se concrétisera pas demain matin.
Réactions
Les opposants au projet se disent évidemment déçus de la situation. «Tout le monde est sous le choc. C’est décevant que la Ville ait donné son accord au promoteur sans tenir compte de notre avis. L’Envol c’est un doigt d’honneur à notre quartier qui compte des demeures unifamiliales et des bungalows», nous a affirmé Ronald Martineau l’un des porte-paroles de PDTDMC.
Celui-ci soutient que son regroupement n’est pas contre le développement immobilier. «Ça en prend des plans, des réalisations autant résidentielles que commerciales pour que la Ville grandisse. Néanmoins, il faut que ça se fasse en harmonie avec le quartier. Un bon exemple, Les Jardins Millen dans Ahuntsic-Cartierville où le projet qui vise à dynamiser le secteur s’est intégré dans l’environnement ambiant.»
Un autre projet d’habitation en hauteur, O’Cartier une tour de 14 étages, est en chantier dans le même secteur, à deux pas du pont Viau.
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