Par Nicolas T. Parent, La Voix de l’Est
24 novembre 2025 à 04h00
Les plus récentes statistiques du marché québécois montrent un intérêt soutenu pour les résidences de villégiature. Nous avons discuté avec Guylène Lominy, dirigeante d’agence chez Proprio Direct, pour faire le point sur les tendances entourant les résidences en zone récréatives, notamment pour la région de Granby, où la demande reste forte.
L’experte a commenté pour nous les plus récentes données dévoilées par l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), celles de janvier à juillet 2025.
«Pour constater l’évolution du marché, on compare les plus récentes données de l’APCIQ avec celles de la même période, de janvier à juillet 2024.»— Guylène Lominy, dirigeante d’agence chez Proprio Direct
Pour évaluer la qualité et les tendances du marché, il faut considérer cinq indicateurs importants. Il y a le prix médian, le taux de surenchère, le nombre de jours nécessaires pour vendre sa propriété, le nombre de ventes et le nombre d’inscriptions.
Dans l’ensemble de la province, le prix médian d’une résidence de villégiature a augmenté de 10 % pour la même période, entre 2024 et 2025. Cette hausse n’est pas drastique, selon l’experte, tout de même inférieure aux taux observés dans certaines régions du Québec.
Pour la surenchère, on observe les propriétés unifamiliales vendues dont le prix est à partir de 5 % plus élevé que celui demandé. On voit une augmentation de 6 % par rapport à l’année dernière. En 2024, on parlait de 10 % de taux de surenchère, versus 16 % cette année.
Il y a le nombre de jours nécessaires pour vendre une propriété, entre la mise en marché et l’offre finale acceptée. La dirigeante d’agence nous explique la tendance québécoise actuelle.
«Lorsqu’on regarde, par rapport à 2024, il y a eu une baisse du nombre de jours en ce qui concerne les résidences unifamiliales. On parle ici d’une baisse de huit jours. Ça peut paraître comme un détail, mais c’est crucial considérant toutes les étapes menant à la vente et l’achat d’une propriété.»
Le nombre de ventes au Québec a augmenté de 12 % pour les unifamiliales et de 11 % pour les condos dans le marché des résidences de villégiature.
Finalement, on compte le nombre d’inscriptions, soit de propriétés mises en marché et offertes pour un achat. Il a diminué de 4 % dans l’ensemble de la province pour les unifamiliales.
«Pour les condos, on observe toutefois une hausse de 2 % pour le nombre d’inscriptions», illustre-t-on.
Est-ce que le marché de la région de Granby, en Estrie, se distingue d’une façon ou d’une autre? Mme Lominy fait la comparaison en utilisant les mêmes indicateurs du marché.
On voit une augmentation du prix médian de 9 % dans la région qui nous concerne, un taux qui se situe dans la moyenne québécoise de 10 %. Le taux de surenchère pour les unifamiliales est l’un des indicateurs qui sautent aux yeux. Il reste le même, soit 8 %, entre 2024 et 2025.
«C’est une bonne nouvelle, avec une stabilité pour la région de Granby. Les gens ont été plus conservateurs au niveau de leurs offres et de la limite qu’ils se sont donnés, de combien ils sont prêts à payer pour une propriété», note Guylène Lominy.
Le nombre de jours nécessaires pour vendre une propriété unifamiliale dans la région de Granby est resté stable pour la même période. Il faut 18 jours de plus, cependant, pour vendre une copropriété. Dans ce créneau, on est passé de 63 à 81 jours, entre la mise en marché et l’offre finale acceptée.
«Il y a une grosse différence pour la région de Granby en matière de copropriété. Cette augmentation du nombre de jours nécessaires pour vendre indique que les acheteurs ont le plus gros bout du bâton. L’indicateur nous dit qu’on tend vers un équilibre, au profit de ces derniers.»
Pour le nombre de ventes dans notre région, le taux a augmenté de 19 % pour les unifamiliales et de 17 % pour les condos. Supérieur à la moyenne québécoise, l’indicateur prouve que les Cantons-de-l’Est sont privilégiés par les acheteurs. Et pour la mise en marché des résidences de villégiature, on ne voit aucune fluctuation pour les unifamiliales, et une baisse de 7 % pour les condos.
«Dans la région qui vous concerne, nous avons plus de chance de trouver une résidence unifamiliale qu’un condo. La baisse de mise en marché pour la copropriété dans Granby va à l’inverse de la tendance québécoise.»— Guylène Lominy
L’experte a été surprise par les dernières statistiques de APCIQ, qui concernent la région de Charlevoix.
«Les prix médians sont significativement différents. L’augmentation est de 10 % pour le Québec, de 9 % pour Granby, mais de 21 % pour Charlevoix! Par contre, lorsqu’on regarde le niveau de surenchère, c’est 0 %», s’étonne Guylène Lominy.
Pour l’ensemble de la province, le prix minimum est de 310 000 $ dans le cas d’une propriété unifamiliale de villégiature, jusqu’à 602 500 $. La moyenne de prix médian est de 490 000 $ au Québec. Dans Charlevoix, on est passé de 256 000 $ (2024) à 310 000 $ (2025).
«Les prix ont donc augmenté dans Charlevoix, mais ils sont toujours en bas du marché. Il y a donc de belles occasions lorsqu’on regarde la capacité d’achat et l’abordabilité pour l’acheteur.»
En outre, la région de Charlevoix se tient dans les limites au niveau des ventes, avec 11 %. Par contre, le nombre d’inscriptions se démarque de l’ensemble québécois.
«J’ai dit que le taux d’inscription pour les unifamiliales est en baisse de 4 % au Québec. Dans le cas de Charlevoix, il a augmenté de 20 %. Le prix médian est plus abordable, et on trouve plus de propriétés en vente. C’est un avantage de plus pour les acheteurs. Il y a plus d’occasions pour ce dernier, mais plus de concurrence pour le vendeur», explique Mme Lominy.
Le nombre de jours nécessaires pour vendre une unifamiliale se tient dans Charlevoix. On parle d’une baisse de sept jours, versus huit jours pour le Québec.
On recherche sa résidence récréative de rêve? Un chalet. Quelle région est la plus avantageuse, selon l’experte en immobilier?
«Ça dépend des goûts, le nombre d’heures qu’on veut mettre sur la route entre la résidence principale et le chalet. Si c’est pour une occasion plus avantageux, c’est certain que Charlevoix affiche des prix inférieurs, mais la région de Granby n’est pas loin! C’est 170 000 $ de différence pour le prix médian.»
Guylène Lominy souligne que Granby se retrouve près des grands centres, par exemple. Chaque région présente ses avantages, ses attraits uniques, autant en été qu’en hiver.
«Il y a beaucoup d’éléments réglementaires et financiers à considérer également en villégiature. La mise de fonds est plus importante, on ne peut pas prendre une hypothèque conventionnelle. Il y a d’autres considérations à prendre lorsqu’on achète une propriété en groupe.»— Guylène Lominy
Somme toute, il faut s’informer, bien se préparer. Le marché récréatif est une tout autre bête.
Pour conclure, nous avons demandé quelques prévisions en vue de 2026. Proprio Direct nous indique qu’elle prévoit une augmentation modeste des prix et des transactions immobilières à hauteur de 2 %.
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