Les ménages qui font face à un stress imminent ne sont pas ceux qui ont des économies supplémentaires, prévient la CIBC.

Par James Langton | 13 septembre 2024 | Dernière mise à jour le 12 septembre 2024

Une hausse signalée du taux d’épargne global des ménages ne protégera pas contre le risque économique et financier posé par le grand nombre de renouvellements de prêts hypothécaires au cours des deux prochaines années, prévient Marchés des capitaux CIBC.

Dans un nouveau rapport, les économistes de la banque notent que le taux d’épargne des ménages est passé à 7,2 % au deuxième trimestre, contre 6,7 % au trimestre précédent, et qu’il se situe maintenant bien au-dessus du taux de 2 % qui prévalait en 2019 avant l’arrivée de la pandémie.

Malgré l’augmentation apparente de l’épargne, les ménages restent vulnérables à la prochaine vague de renouvellement des prêts hypothécaires à des taux plus élevés au cours des deux prochaines années, prévient le rapport.

D’une part, le taux d’épargne global n’est pas nécessairement une bonne mesure de l’épargne réelle des ménages.

Des complications, notamment la manière dont les dépenses de consommation sont prises en compte dans les données économiques nationales, la manière dont cette consommation est financée et le moment où les données sont communiquées, peuvent obscurcir le niveau d’épargne des ménages.

Par conséquent, « toute tentative de calcul de l’épargne accumulée à partir des données trimestrielles de la comptabilité nationale doit être effectuée avec prudence », indique le rapport.

En outre, l’épargne excédentaire accumulée « n’est peut-être pas détenue par les ménages les plus menacés par les renouvellements d’hypothèques à venir », note le rapport.

Par exemple, une grande partie de l’épargne excédentaire semble se trouver au Québec, alors que les pressions liées au renouvellement des prêts hypothécaires devraient être plus accentuées en Ontario et en Colombie-Britannique, qui ont connu la plus forte croissance des prêts hypothécaires pendant la pandémie, et ces prêts hypothécaires « devront être renouvelés dans les années à venir », selon le rapport.

En outre, les données suggèrent que les ménages sans hypothèque sont à l’origine d’une grande partie de l’augmentation de l’épargne, constate le rapport.

« Par groupe de revenus, les plus élevés et les plus bas ont été à l’origine de la majeure partie de l’augmentation du taux d’épargne, explique le rapport. Le quintile le plus bas comprend les ménages les plus susceptibles d’être locataires ou potentiellement retraités. Par ailleurs, le quintile le plus élevé, bien qu’ayant des prêts hypothécaires assez importants en moyenne, n’est probablement pas celui qui est le plus sollicité par les paiements par rapport à son revenu. »

À l’inverse, les ménages qui « ont contracté proportionnellement plus de dettes hypothécaires pendant les années de la pandémie » ont vu leur taux d’épargne diminuer par rapport aux niveaux d’avant la pandémie, constate l’étude.

« La hausse du taux d’épargne des ménages observée après la pandémie ne semble pas être une planche de salut pour les propriétaires dont le prêt hypothécaire doit être renouvelé prochainement. Non seulement le montant réel de l’épargne excédentaire dans l’économie pourrait être inférieur à ce que laisse supposer cette simple mesure, mais la distribution semble pencher en faveur des ménages les moins vulnérables », indique le rapport.

Il prévient que « le mur de prêts hypothécaires arrivant à échéance l’année prochaine et en 2026 reste une menace, et la Banque du Canada pourrait devoir ramener les taux d’intérêt légèrement en dessous du niveau neutre pour atténuer le risque à ce moment-là ».

Le seul point positif pour l’économie en général est qu’avec la baisse des taux, « les ménages qui ont été incités à épargner davantage et à s’endetter moins peuvent augmenter leurs dépenses et contribuer à l’accélération de la consommation des ménages et de l’investissement résidentiel ».

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