Roxane Léouzon

Publié et mis à jour le 24 juillet

La deuxième baisse de suite de 0,25 point de pourcentage du taux directeur, annoncée mercredi par la Banque du Canada, peut sembler minime. Elle risque toutefois d’avoir des effets importants sur le marché immobilier et sur les entreprises québécoises.

« C’est un signal clair de la part de la Banque du Canada [BdC]. Beaucoup d’acheteurs sur la ligne de côté attendaient ce signal », dit Dominic St-Pierre, vice-président au développement des affaires pour la firme de courtage Royal LePage.

Le taux directeur, porté à 4,5 %, influe sur les taux hypothécaires proposés par les diverses institutions financières canadiennes. En ce moment, les taux fixes sont généralement plus bas que les taux variables. Selon M. St-Pierre, la tendance à la baisse confirmée par la BdC indique par contre aux acheteurs potentiels qu’ils devraient bénéficier d’une baisse progressive du taux variable s’ils choisissent cette option.

Il croit donc que la situation stimulera les achats de maisons. C’est aussi la prédiction de Charles Brant, directeur du service de l’analyse de marché à l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec.

« Il y a une certaine confiance et une prévisibilité qui s’installent », soutient M. Brant, ajoutant qu’il est probable qu’on nous signifie une autre baisse lors de la prochaine annonce sur le taux directeur, prévue le 4 septembre.

D’ailleurs, le marché immobilier anticipait ces baisses et avait déjà amorcé une certaine effervescence plus tôt cette année. Plusieurs personnes pourraient être tentées d’acheter dès maintenant, puisqu’« à mesure que les taux baissent, les prix vont augmenter », indique M. St-Pierre. La baisse des taux ne garantit donc pas une amélioration de l’abordabilité.

Une baisse des taux d’intérêt a des effets sur les prix des habitations, mais elle n’est pas une solution miracle pour les faire diminuer et stimuler la construction, a pour sa part jugé la première sous-gouverneure de la Banque du Canada, Carolyn Rogers, en conférence de presse mercredi. Elle a rappelé qu’il y a un déséquilibre de longue date sur le marché du logement canadien.

L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) a d’ailleurs dit aborder cette bonne nouvelle avec prudence. « Les taux hypothécaires restent élevés, et cette réduction, à elle seule, ne suffira pas à transformer le secteur de la construction. Les grandes institutions financières demeurent inquiètes face à la croissance du taux de chômage et de défaut de paiement d’hypothèque », a indiqué la direction du service économique de l’APCHQ dans un communiqué.

Un début de soulagement pour les PME

Pour les petites et moyennes entreprises, le message envoyé par la BdC est enfin positif, après des années difficiles.

« Les hausses de taux ont réduit la demande et augmenté les coûts du financement », rapporte Simon Gaudreault, économiste en chef pour la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. En même temps, les entrepreneurs devaient jongler avec des coûts élevés dus à l’inflation.

M. Gaudreault espère qu’en « remettant de l’argent dans les poches des Canadiens », la baisse de taux fera augmenter la consommation. Cela devrait aussi soulager un peu les nombreuses entreprises qui ont contracté des prêts à taux variable.

« Mais il reste beaucoup de chemin à parcourir. Ça reste une politique monétaire restrictive, puisque le taux considéré comme neutre se situe entre 2,25 % et 3,25 % », a souligné l’économiste, qui espère que les PME tiendront le coup pour profiter de cette embellie graduelle.

L’effet de « forces opposées » sur l’inflation

Dans sa déclaration préliminaire, mercredi, le gouverneur Tiff Macklem a estimé que les ingrédients étaient en place pour que l’inflation continue de baisser et se rapproche de la cible de 2 % l’an prochain, même si elle « sera probablement inégale au cours de la prochaine année ».

En conférence de presse, il a fait état de « forces opposées qui s’exercent sur l’inflation ». « La faiblesse généralisée de l’économie tire l’inflation vers le bas. Mais, en même temps, les pressions sur les frais de logement et les prix d’autres services nuisent à sa baisse », a souligné M. Macklem. La semaine dernière, Statistique Canada a rapporté que l’inflation annuelle était revenue à 2,7 % en juin, après avoir accéléré de nouveau en mai.

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