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Bien malin celui qui pourra déterminer où vivent les Québécois profitant du coût de la vie le plus bas. Avec les aléas du marché de l’emploi, les variations de température d’une région à l’autre, la concurrence parfois inexistante dans certains secteurs et le gouffre qui sépare les grands centres et les régions éloignées, lorsqu’il est question d’accès à la propriété, les nuances s’imposent.

PRIX DE LA NOURRITURE

On pourrait croire que les coûts associés au transport se répercutent sur le prix des paniers d’épicerie, mais la réalité est différente. « Quand on parle de produits livrés directement des entrepôts aux magasins (viandes, charcuteries, fruits et légumes, etc.), les prix en circulaire et sur les tablettes sont identiques à travers la province dans les bannières comme Provigo, Metro, IGA, Super C, Maxi ou Loblaws, dit Florent Gravel, président de l’Association des détaillants en alimentation du Québec. Dans ma jeunesse, on pouvait retrouver des zones de prix à l’intérieur d’une même bannière, selon la région où on se trouvait. Mais plus aujourd’hui. Les coûts des transports se noient à l’intérieur des politiques de prix. Le jus de tomate Heinz en Abitibi sera le même prix qu’à Montréal. »

DIFFÉRENCES IMPORTANTES

Même si on a souvent le réflexe de regrouper les régions vivant principalement des ressources naturelles (forêts, pêche, mines), leurs réalités sont parfois aux antipodes. « On ne peut pas généraliser sur les régions éloignées, confirme Bryan Trudel, professeur au département des sciences de la gestion à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Par exemple, l’Abitibi est souvent dans le trio de tête des régions avec le plus gros revenu moyen par habitant dans toute la province. Comme on retrouve une pénurie de main-d’oeuvre en région, il faut payer un peu plus cher pour attirer des professionnels qualifiés. Les nombreux emplois très bien payés dans le secteur minier aident aussi beaucoup, malgré la période difficile dans le domaine. »

PRIX DE L’ESSENCE

Deux éléments influencent l’impact sur le portefeuille des consommateurs : le coût d’acquisition des détaillants, qui est loin d’être uniforme sur le territoire québécois, et les frais d’exploitation, très variables d’une région à l’autre. « Dans les régions éloignées, les détaillants bénéficient d’un rabais de taxes provinciales de 4,5 cents par litre, explique Anne-Sophie Hamel, porte-parole de CAA Québec. Les mêmes régions ont toutefois des frais plus élevés pour le transport. » Dans le secteur desservi par l’Agence métropolitaine de transport, on doit compter une taxe supplémentaire de 4 cents par litre pour financer les transports en commun. L’Outaouais profite quant à elle de sa proximité avec l’Ontario. « Un rabais de taxes provinciales de six sous par litre a été créé pour donner un coup de pouce aux détaillants de la région », ajoute Mme Hamel.

TÉLÉCOMMUNICATIONS

Selon le CRTC, les Canadiens vivant dans les communautés rurales ont dépensé 25 $ de plus par mois que les citadins en services de communication, en moyenne. Les écarts de prix les plus importants ont été relevés dans les cas du service internet (5 Mb/s) et des services sans fil mobiles. Les résidants du Nord ont payé plus cher pour leurs services, qui leur ont coûté de 63 à 370 $ par mois. Malgré ce que certains croient, la faible concurrence en régions éloignées n’est pas le seul facteur d’influence. « En général, ces régions sont confrontées à plus de défis technologiques que les centres urbains », indique Céline Legault, chef d’équipe au CRTC.

L’EFFET DE L’EMPLOI

L’évolution de la base industrielle d’une région a sans contredit un impact sur le prix des propriétés. La fluctuation de la demande des matières premières a toujours été et sera toujours un facteur déterminant pour l’économie de plusieurs régions du Québec, et le marché de l’habitation par ricochet. « S’il y a un boom de demande pour un secteur, les travailleurs ont tendance à s’y rendre pour avoir un emploi, ce qui crée inévitablement une pression sur l’habitation et le coût de la vie, explique M. Hughes. On le voit très clairement dans l’Ouest canadien avec la baisse du prix du pétrole qui influence la donne en habitation. » Il précise que la région de Québec a vu son économie se transformer partiellement en concentrant davantage ses industries dans le secteur des services.

SALAIRES MOYENS PAR RÉGION

En 2014, avec un salaire hebdomadaire moyen de 870,35 $, la région du Nord-Ouest se classait deuxième, dépassée uniquement par l’Outaouais (956,44 $), selon les données de l’Institut de la statistique du Québec. Les habitants des régions éloignées comme la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (740,70 $), le Bas-Saint-Laurent (720,15 $), le Nord-du-Québec et la Côte-Nord (840,82 $) ainsi que le Saguenay-Lac-Saint-Jean (802,46 $) ont terminé l’année, en moyenne, avec des centaines, voire des milliers, de dollars en moins dans leurs poches. Preuve que la situation géographique ne fait pas foi de tout, les régions de Montréal (809,68 $) et de la Capitale-Nationale (828,41 $) font également moins bien. « Comme on retrouve une pénurie de main-d’oeuvre en région, il faut payer un peu plus cher pour attirer des professionnels qualifiés », atteste M. Trudel.

ACCÈS À LA PROPRIÉTÉ

La plupart des spécialistes en finances personnelles affirment que la portion du revenu alloué au logement ne devrait pas dépasser 30 %. La hausse du prix des propriétés et des logements ne rend pourtant pas la tâche aisée. Spécialement pour les habitants des régions de Montréal, de l’Outaouais et de la Capitale-Nationale. « Avec l’urbanisation en cours en Amérique, la population des grandes villes se développe davantage, ce qui a une incidence importante sur le prix des maisons, souligne Kevin Hughes, économiste principal pour le Québec à la Société canadienne d’hypothèques et de logement. À l’inverse, le marché se détend dans les régions où le solde migratoire est négatif, comme la Côte-Nord, le Bas-Saint-Laurent ou la Gaspésie. »

HYDRO-QUÉBEC

Peu importe que vous viviez à Saguenay, à Québec, à Montréal ou à Rouyn-Noranda, les coûts par kilowattheure de votre consommation d’électricité sont identiques. Les longs hivers des régions excentrées ont tout de même un impact sur la facture finale envoyée par Hydro-Québec. Selon la société d’État, pour une maison unifamiliale située à Montréal, d’une superficie de 1900 pi2, la consommation annuelle en 2014 était de 27 350 kWh, ce qui correspond à une facture annuelle de 2070 $. La même maison située à Québec aurait consommé 29 620 kWh au coût annuel de 2255 $, comparativement à 32 265 kWh (2470 $) à Saguenay et 33 740 kWh (2580 $) en Abitibi-Témiscamingue.

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